La principale cause de décès chez le cycliste, c’est le traumatisme crânien. Le casque à vélo sauve des vies et pourrait en sauver davantage. Pourtant, d’après la loi française, porter un casque à vélo n’est pas obligatoire pour tous. Faut-il rendre le port du casque à vélo obligatoire ? Quels sont les arguments ? Où en est la législation française en 2022 ? Faisons le point sur la situation.
I. Port du casque à vélo obligatoire : bientôt une loi ?
Le jeudi 13 janvier 2022, le Sénat a de nouveau étudié une proposition de loi sur l’obligation du port du casque à vélo. Ce n’était pas la première fois que le sujet était sur la table. Et ce ne sera sûrement pas la dernière. Car trois ans après l’Assemblée nationale, la commission des lois du Sénat a encore une fois rejeté la proposition. Cette dernière prévoyait une amende forfaitaire d’un montant de 135 €, en plus de la possibilité d’immobiliser le vélo. Mais il n’en sera rien pour l’instant. À ce jour, le port du casque à vélo n’est toujours pas obligatoire pour tous en France. Loin de ne concerner que les vélos, cette proposition de loi qui a fait l’objet d’un refus visait un public bien plus large. En effet, elle s’adressait aussi aux trottinettes électriques, aux hoverboards et aux gyropodes, stars incontournables des nouvelles mobilités urbaines.
En 2022, il y a bel et bien une loi sur le port du casque à vélo. Mais l’obligation ne porte que sur les enfants de moins de 12 ans, conducteurs comme passagers. Pour les adultes, il semble donc qu’il faudra encore attendre pour être verbalisé pour conduite de vélo sans casque. Le port du casque reste un choix personnel et individuel. Il ne peut y avoir que des recommandations. Certains s’en offusquent, pointant du doigt l’inaction du gouvernement en matière de sécurité routière. D’autres s’en réjouissent, parlant de mesure contre-productive et stigmatisante et de « fausse bonne idée ».
II. Obligation du port du casque à vélo : qu’en penser ?
S’il n’y a toujours pas d’obligation réglementaire du port du casque à vélo, c’est d’abord pour des questions pratiques. La mesure d’immobilisation du vélo voire de mise en fourrière telle qu’elle figurait dans la proposition constituait un frein majeur à l’application. Certains experts regrettent une monopolisation du débat par cette proposition de loi. Car les vrais enjeux sont ailleurs. Faire dépendre la sécurité des cyclistes de l’obligation du port du casque et y consacrer tous les efforts serait même dangereux. La vitesse excessive des voitures en ville, le manque de pistes cyclables et de visibilité, les oublis d’angles morts, la maîtrise du code de la route… Beaucoup s’accordent à dire que les priorités sont là. Être protégé par la loi et par son casque pourrait procurer un faux sentiment de sécurité derrière le guidon. Il s’agit de faire de la pédagogie et de l’accompagnement plutôt que de jouer au gendarme – au sens littéral du terme. Car où serait la limite, pourront dire certains ? Obligera-t-on aussi les piétons à porter un casque à l’avenir ?
En 2022, l’objectif est clair : développer de plus en plus la pratique du vélo, en particulier dans les grandes villes et leurs périphéries. Les adeptes du « vélotaf » sont de plus en plus nombreux, et c’est tant mieux. Les autorités craignent l’effet contre-productif du port du casque obligatoire à vélo, qui irait à l’encontre de la liberté individuelle du cycliste. Ainsi, au lieu de contraindre et contrôler les Français, le gouvernement préfère pour l’instant inciter les cyclistes à faire preuve de bon sens et de prudence sur la route. En quelque sorte, une politique du laissez-faire, laissez-passer sur la route, avec ou sans casque.
Inciter plutôt qu’obliger, cela ne veut pas dire que le port du casque à vélo n’est pas plus que souhaitable. Et ce, quel que soit l’âge, réglementation ou non. Car les risques d’accident et d’impact à deux roues restent bien réels. Quoi qu’on en dise, le casque reste le meilleur moyen de se protéger la tête et d’éviter les lésions graves voire mortelles.
III. Pourquoi porter un casque à vélo ?
Porter un casque à vélo, c’est se protéger. Plus encore, les cyclistes modernes peuvent désormais opter pour le port du casque de vélo lumineux. Un choix intelligent pour maximiser à la fois visibilité et sécurité routière. Que ce soit en ville ou en nature, de jour ou de nuit, le port du casque à vélo et les dispositifs lumineux réduisent les risques d’accident. Vous êtes visible, donc protégé. Et en cas de chute, le casque bien vissé sur votre crâne agit comme un bouclier face à l’obstacle. En attendant une éventuelle marche arrière du Sénat ou de l’Assemblée nationale, nous pouvons déjà observer la situation internationale.
À Melbourne, en Australie, le port du casque à vélo est obligatoire pour tous. Une décision prise par l’Etat de Victoria et qui ne date pas d’hier puisqu’elle est en place depuis une trentaine d’années. Or, depuis les années 1990, la population locale se désintéresse massivement du vélo, jugé trop contraignant. À Melbourne, on hésite encore à se mettre en selle et les systèmes de vélo en libre-service ont bien du mal à séduire… contrairement à la France ! Et pourtant, l’Hexagone est encore en retard sur la pratique du vélo. La tendance devrait être à l’incitation à la pratique plutôt qu’au « traquage » et au « matraquage ». Si la longue tradition du cyclisme de la Scandinavie et des Pays-Bas nous prouve une chose, c’est que plus de cyclistes sur les routes ne veut pas forcément dire plus d’accidents. Les risques sont là, mais les bénéfices aussi. Conduisons prudemment à vélo, privilégions le port du casque et n’attendons pas une loi pour se protéger. En 2022, personne n’oserait dire que le port du casque à vélo ne sert à rien. Il reste vivement recommandé, y compris par le gouvernement, si réticent à en faire une loi. En l’absence de législation, à chacun de prendre ses responsabilités. Prenons exemple sur les champions du Tour de France, pros du cyclisme et de la prévention avant tout !